Vous trouverez dans cette section, des extraits de mes "bilan de stage" rédigés dans le cadre des cours FPM1500, FPM2500 et DDM3500.

Bilan de mon stage 1

Mon stage a eu lieu dans un quartier défavorisé de Montréal dans une classe de 6e année. Il va sans dire qu’il ne s’agit pas d’une clientèle facile et ce fut pour moi l’occasion d’apprendre beaucoup de choses sur le métier d’enseignante.

 

Enseigner, une tâche complexe…

 

Dans un premier temps, j’ai dû me familiariser avec l’aspect « discipline » du métier. Bien que je puisse dire avoir désormais le respect des élèves, cela fut un long processus. En effet, j’ai hésité au départ à m’affirmer auprès des élèves et j’ai manqué d’assurance et de fermeté envers eux. J’avais tendance à prendre davantage un rôle d’observatrice et à laisser mon enseignante associée s’occuper de la discipline. Cela m’a nui lors de mes premières prises en charge en son absence, car les élèves n’avaient pas appris à voir en moi une figure d’autorité. Lors de mon prochain stage, j’aurais intérêt à prendre ma place dès le départ afin d’imposer le respect aux élèves.

 

D’autre part, il va de soi que j’ai également appris énormément sur la planification d’une situation d’apprentissage. En effet, planifier une activité est une tâche plus complexe qu’il n’y parait au départ… et arriver devant la classe et réussir à mener l’activité tel que nous l’avions planifié l’est encore plus! Il faut penser à tellement de choses lorsque nous sommes devant une classe (mes consignes étaient-elles claires, les enfants travaillent-ils, combien de temps reste-t-il à la période, etc.), qu’il est facile de se sentir dépassé et de perdre le fil, même avec une bonne planification sur papier. Pour l’instant, je me fais une feuille aide-mémoire que je garde toujours à porter de la main lorsque j’enseigne. Sur cette feuille, je résume ma planification de façon claire et j’indique à quelle heure je devrais débuter chaque étape afin de compléter l’activité dans les temps voulus. Cela m’aide énormément.

 

Durant le stage, je me suis également familiarisée avec les différents moyens d’évaluer les élèves. Tout au long du stage j’ai pris en charge l’écriture du contrôle ainsi que sa correction, j’ai participé à la vérification des devoirs, j’ai dû bâtir une grille d’évaluation pour attribuer une note aux élèves concernant la séquence d’activités en univers social (déterminer les critères, leur nombre et la note correspondante), j’ai eu la chance d’observer mon enseignante associée lors de la correction d’évaluations et finalement j’ai participé activement à la rédaction de la section des compétences transversales du bulletin des élèves, en partageant mon point de vue avec mon enseignante associée. Je sens maintenant que je possède plusieurs outils me permettant de porter un jugement sur le travail des enfants et le cas échéant je peux expliquer ma correction et la défendre.

 

Par ailleurs, de manière plus globale, je dirais que ce stage m’a permis de prendre conscience de la complexité de la tâche d’enseignante. J’ai ainsi réalisé qu’il n’y a pas de temps mort dans une journée, il y a toujours quelque chose à faire, et ce même en utilisant à bon escient les périodes libres, les récréations et une partie de son heure de dîner.

 

Sur le plan personnel, durant ce stage, j’ai appris à poser mes limites en tant qu’adulte en position d’autorité, à m’affirmer et à me faire respecter des élèves. J’ai également appris à davantage prendre ma place au sein du corps enseignant et à donner mon avis lorsque cela peut s’avérer pertinent.

 

Un stage concluant!

 

Ce stage m’a permis de confirmer mon choix professionnel. Bien que ce ne fût pas toujours facile, je crois que je ferai une bonne enseignante et que je serai heureuse dans ce métier. J’irais même jusqu’à dire que suite à ce stage j’envisagerais d'enseigner au troisième cycle. Alors que j’étais angoissée à l’idée de côtoyer des élèves de cet âge, j’ai finalement adoré travailler avec des élèves de sixième année. Ils sont allumés, curieux et il est possible d’avoir avec eux des conversations vraiment intéressantes.

 

Bilan de mon stage 2

Les petits de maternelle sont vraiment charmants, mais cinq semaines en leur compagnie ce n’est pas de tout repos. Ce stage au préscolaire fut enrichissant et il est maintenant temps d’en faire le bilan. Il y aurait tant de choses à dire sur cette expérience, mais dans un esprit de synthèse je vais me concentrer sur la planification, la gestion de classe, les habiletés professionnelles que j’ai développées et sur ce que j’aimerais acquérir en vue de mon prochain stage.

 

Le stage au préscolaire est avant tout un stage de planification et s’il y a bien une chose que l’on nous fait faire dans presque tous les cours à l’université ce sont des grilles de planification. N’ayant jamais éprouvé de difficulté lors de la rédaction de mes travaux universitaires, c’est donc avec assurance que j’entamais ce deuxième stage. Planifier une activité ce n’est pas seulement de remplir une grille, il faut s’asseoir et prendre le temps de réfléchir à son activité et à la manière de la réaliser. Ainsi toutes les étapes (préparation, réalisation et intégration) sont importantes pour maximiser les apprentissages des élèves. Au début du stage j’utilisais la grille universitaire pour planifier chacune de mes SAÉ car cela m’aidait à organiser mes idées et à prévoir le déroulement de mes activités. Lorsque j’ai été rendue en prise en charge totale, le temps a commencé à me manquer et toute cette planification est devenue pour moi une tâche très lourde. Mais mes problèmes de planifications avaient débuté avant la prise en charge totale, celle-ci n’a fait qu’aggraver la situation. Je crois qu’à l’origine le problème vient de ma méconnaissance des enfants de cinq ans, car pour bien planifier une activité il faut toujours avoir en tête ceux qui la vivront. On m’a fait entre autres remarquer que mes activités n’étaient pas suffisamment ludiques, que mes déclencheurs n’accrochaient pas suffisamment les enfants et que mon vocabulaire n’était pas adapté à un enfant de cinq ans. Pour moi, il s’agissait d’une première expérience avec des enfants de cinq ans, et j’ai trouvé difficile de me mettre à leur niveau. Selon Jocelyne Morin, l’apprentissage est indissociable du jeu chez le jeune enfant : « l’approche non scolarisante de la maternelle à laquelle est associée une certaine liberté d’action en faveur de l’exploration et de la découverte par le jeu donne une orientation bien particulière à la notion d’apprentissage ». (Morin, 2007, p.152) Cet aspect ludique, j’ai éprouvé de la difficulté à l’intégrer à mes activités. J’avais l’impression qu’on attendait de moi que je sois un continuel boute-en-train et cela ne me ressemble pas! J’ai tenté de faire des activités amusantes où les enfants avaient l’occasion d’apprendre tout en jouant, mais je dois constater suite aux commentaires qui m’ont été adressés que ce que je croyais amusant ne l’était pas finalement pour un enfant de cinq ans. La question du langage est également un bon exemple de ma méconnaissance des enfants de cinq ans. Selon Eve Leleu-Galland :

 

« Le langage de l’action et en situation est à privilégier avec les plus jeunes. Le référent doit être présent et familier, c’est-à-dire proche de l’expérience de l’enfant; on parle de ce qui est en train de se vivre, de ce que l’on fait, on échange à propos de ce que l’on fait, ici et maintenant dans le contexte de l’action, et pour de vrai. » (Eve Leleu-Galland, 2008, p. 96-97)

 

Sensibilisée à cet aspect de la communication, j’ai fait tout au long du stage plusieurs efforts pour adapter mon langage, mais malgré tout j’avais de la difficulté à évaluer ce qui pourrait occasionner des problèmes de compréhension à un enfant de cinq ans. Même lorsque je croyais mon langage adapté, on me faisait remarquer certaines difficultés, que ce soit l’emploi d’un mot inconnu des enfants ou une formulation trop abstraite.

 

Par ailleurs, la prise en charge totale, beaucoup plus longue que lors du premier stage m’a donné l’occasion de développer certaines de mes habiletés professionnelles. Durant presque deux semaines non seulement je devais préparer mes activités d’enseignement, mais je devais aussi m’occuper de toutes les petites tâches connexes que doit effectuer un enseignant : prendre les présences, vérifier les agendas, nettoyer les tables des enfants après la collation ou les arts plastiques, s’assurer qu’il y ait suffisamment de matériel à chaque atelier, imprimer des dessins pour les enfants ayant terminés leurs tâches, etc. Ces tâches peuvent sembler bien simples, mais elles sont nécessaires au bon déroulement d’une journée. J’ai maintenant une vision plus complète du rôle d’une enseignante.

 

D’autre part, je m’étais fixé comme objectif personnel de créer un meilleur lien avec les enfants et je crois avoir atteint cet objectif. Lors de mon premier stage, j’hésitais à entrer en relation avec les enfants sur un plan plus personnel et je me limitais souvent à des interventions de type académique. Cette fois-ci je peux dire que je connais vraiment les enfants de la classe et je pourrais parler autant de leur  niveau de maitrise des différentes compétences que de leurs goûts et intérêts personnels. Tout au long du stage j’ai profité de chaque occasion qui m’était offerte de mieux les connaitre, que ce soit le matin en disant bonjour à un enfant, lorsqu’un autre s’empressait de venir me montrer sa nouvelle paire de chaussures ou lorsqu’on me faisait un commentaire sur mes vêtements. De plus, je n’ai pas hésité lors des ateliers à prendre part au jeu des enfants.

 

 

Bibliographie

 

Durif, Denise. 1986. Quel langage en maternelle? Paris : Armand Colin-Bourrelier, 111p.

 

Leleu-Galland, Eve. 2008. La maternelle, école première et fondatrice. Construire le socle éducatif, cognitif et culturel. France : Hachette, 158p.

 

Morin, Jocelyne. 2007. La maternelle. Histoire, fondements, pratiques. 2e édition. Québec : gaétan morin éditeur, 300p.

 

Raby, Carole et Annie Charon (dir.). 2010. Intervenir au préscolaire. Pour favoriser le développement global de l’enfant. Québec : Les éditions CEC, 245p.

Bilan de mon stage 3

Voilà déjà un troisième stage de terminé et l’heure des bilans est arrivée. Ce troisième stage fut certainement le plus réussi et le plus enrichissant de mes trois stages. C’est avec un léger pincement au cœur que j’ai quitté mes charmants élèves de première et deuxième années pour venir rédiger ce bilan.

 

Au début du stage un élément me rendait particulièrement nerveuse et c’était la planification des situations d’apprentissages. Lors de mon dernier stage, j’avais éprouvé de nombreuses difficultés à planifier adéquatement, ce qui avait affecté mon enseignement et m’avait valu une note à mon dossier. Loin de me rassurer, on parlait énormément de planification lors des rencontres préparatoires au stage et j’avais peur de crouler sous la tâche avant la fin de la première semaine. Puis, tout s’est bien passé... Je ne sais pas ce qui a changé depuis mon dernier stage : peut-être le fait d’avoir pris une année supplémentaire pour faire des cours ou peut-être le fait d’avoir gagné en expérience, en commençant à faire de la suppléance. Dès le début du stage, je me suis imposé une routine pour arriver à planifier sans me sentir dépassée par la tâche. La fin de semaine je planifiais l’entièreté de mes situations d’apprentissage et je les envoyais par courriel à mon enseignante associée le dimanche après-midi. Suivant ces conseils je faisais ensuite parfois de légères modifications le lundi soir et voilà j’avais fini de planifier pour la semaine. Je pouvais consacrer mes soirées à m’approprier mes planifications et à préparer le matériel nécessaire pour le lendemain. Je suis particulièrement fière de moi, car je n’ai jamais caché à mon enseignante associée que j’avais de la difficulté à planifier et cela m’a motivée à trouver les outils nécessaires pour surmonter ma difficulté. Je peux désormais dire que je suis à l’aise avec la planification des situations d’apprentissage. À la fin de ce troisième stage, je considère que mes efforts en planification ont vraiment porté fruit et je considère maintenant qu’il s’agit d’une de mes forces. J’arrive à planifier mes activités d’enseignement rapidement, en y intégrant tous les éléments essentiels et en produisant une planification qui est claire, lorsque lue par une tierce personne. Il ne me reste peut-être qu’à améliorer la boucle pédagogique, c’est-à-dire la phase d’intégration à la fin. Je planifie tout le temps de faire cette intégration, mais néglige parfois de la faire lorsque j’enseigne. De plus, je la fais souvent de la même manière, en utilisant les mêmes questions. Il serait intéressant au prochain stage de chercher des manières plus originales et plus attrayantes pour moi de réaliser cette boucle pédagogique.

 

La gestion des comportements était relativement facile, il faut dire que dans ma classe de stage il n’y avait pas vraiment d’élèves avec de gros problèmes de comportement. Le plus grand problème de gestion de classe était le placotage. L’outil utilisé par mon enseignante associée pour gérer ce problème était le mermèr-o-mètre. C’est un système avec un thermomètre par jour et chaque fois qu’un élève se faisait avertir pour avoir parlé il colorait une barre du thermomètre. À la quatrième barre, il avait un jaune, à la septième il avait un rouge. Après avoir discuté avec mon enseignante associée des forces et des faiblesses du mémèr-o-mètre, j’ai élaboré un nouvel outil, le comport-o-mètre. Il s’utilise de la même manière, mais englobe tous les comportements dérangeants. En le refaisant, j’ai également pu en améliorer l’esthétique en créant ma propre image de thermomètre en fonction de nos besoins au lieu d’utiliser une image trouvée sur le web. Je dirais qu’au niveau de la gestion, je dois améliorer ma constance, car certaines journées j’étais très sévère et d’autres journées beaucoup plus encline à laisser des chances aux élèves. De plus, il est bien connu que l’efficacité d’un tel moyen de gestions des comportements repose sur la constance avec laquelle on l’utilise. Vers la fin du stage, j’ai fait de gros efforts pour avertir plus systématiquement les élèves. Au début, ils ont eu davantage de « jaune » puis ils sont revenus dans le « vert » et le climat dans la classe était plus calme. Mon enseignante associée s’en est aperçue, car elle m’a fait une remarque à ce sujet.

 

Lors de ce stage, j’ai également retrouvé le plaisir d’enseigner. Cela était pour moi une priorité, car je cherchais à confirmer après un stage difficile au préscolaire que j’étais à ma place en enseignement. Je me levais le matin avec le goût de voir mes élèves et de passer la journée avec eux, j’ai pris du plaisir à travailler mes planifications le soir et à préparer le matériel nécessaire pour le lendemain et je n’arrêtais jamais de chercher de nouvelles idées d’activités. Ce stage a confirmé mon choix de carrière.